Brahman
ब्रह्मन् brahman [bṛh_1-man] n. le sacré, ses manifestations; le Verbe | science sacrée, texte sacré, théologie; pouvoir spirituel | dévotion; sacerdoce, vie sainte, condition ou caste des brâhmanes | phil. Être ou Principe suprême indifférencié, l'Absolu; Dieu comme l'Essence ou le substrat du Tout — m. brahman myth. np. du démiurge Brahmā, l'Être suprême, le Créateur, dieu personnifiant le sacré, le savoir et la vérité; le Veda est sa parole; il possède 4 têtes [caturmukha] qui disent le Veda dans toutes les directions; une cinquième tête tournée vers le ciel lui poussa, de honte à sa concupiscence pour sa fille; Śiva-Paśupati, chargé par les dieux d'arrêter l'inceste primordial, la lui trancha avec l'arme Pāśupata; astr. il régente le nakṣatra Abhijit (Véga); il préside le Puṣkara_1 et demeure au ciel [loka] Satya; Gāyatrī-Sāvitrī est son épouse, sa śakti est Brāhmī ou Sarasvatī; Brahmā naît au réveil de Viṣṇu-Nārāyaṇa de son sommeil cosmique sur les eaux primordiales, assis sur le lotus issu de son nombril, récitant le Veda aux quatre orients; Brahmā accorde aux pénitents des vœux, souvent de manière déconsidérée; il est vantard, et présomptueux, comme dans l'épisode du pilier de feu [tejoliṅga]; pour cette raison il n'est pas révéré en Inde, sauf en de très rares sanctuaires comme à Puṣkara_2; il n'est pas éternel, et vit 100 années de jours de Brahmā [kalpa]; cf. Abja, Pitāmaha, Prajāpati, Vidhātar, Vidhi, Vibhu, Virāṭ, Śatarūpā, Sraṣṭā, Svayaṃbhu, Hiraṇyagarbha | soc. prêtre, not. prêtre en chef du sacrifice védique; il ne fait qu'observer le sacrifice, pour en rectifier les erreurs possibles et le «guérir», et il est ainsi qualifié de soigneur [bhiṣaj] | soc. brâhmane en gén. [«qui a brahman (dans son nombril, dans son cordon)»]; cf. brāhmaṇa || lat. ṅlāmen.
"Aham brahmāsmi" [mahāvākya] Je suis l'Être.
"Brahmavid brahmeva bhavati" Qui connaît l'Être devient l'Être soi-même.
Sans forme, sans nom, non manifesté, seul Brahman est la réalité Védantique. Il est cette réalité ultime au-delà de notre intellect limité. Le Védantin utilisera donc la logique du Jnana Yoga (yoga de la connaissance et de l’érudition), pour distinguer le réel de l’irréel, le permanent de l’ impermanent, l’essentiel de l’ inutile. C’est en mettant à nu les mécanismes mentaux d’attachement, d’identification, des pensées erronées sur l’homme et son univers, que la connaissance Védantique peut développer en nous VIVEKA (la discrimination).