Samsãra
संसारsaṃsāra [saṃsār] m. transition | phil. transmigration; courant des renaissances successives | ici-bas, la condition humaine; le monde phénoménal | la vie séculière; le flux de la vie | mod. la vie familiale; l'itinéraire personnel. ā saṃsārāt depuis le début du monde. Saṃsārakaṭuvṛkṣasya dve phale hy amṛtopame | subhāṣitarasāsvādaḥ saṅgatiḥ sujanaiḥ saha || De l'arbre amer de l'existence deux fruits sont semblables au nectar divin: la délectation des proverbes et la fréquentation des justes. Citte calati saṃsāro niścale mokṣa eva tu - Lorsque la pensée est en mouvement on ressent le monde phénoménal, quand elle s'arrête on est libéré.
En tibétain khor ba, ou Khorwa འཁོར་བ། ) signifie « transition » mais aussi "transmigration", "courant des renaissances successives". Dans le bouddhisme, il s'agit du cycle des existences conditionnées, c'est-à-dire les états de l'existence sous l'emprise de la souffrance, de l'attachement et de l'ignorance. Ces états sont conditionnés par le karma.
D'une manière moins juste mais plus simple, le saṃsāra est donc le cycle des vies, de renaissance en renaissance. Ce terme existe aussi dans l'hindouisme, le jaïnisme, le sikhisme.
Dans l'hindouisme, saṃsāra signifie :
1. Cours commun de rivières après leur confluent ;
2. Mouvement circulaire de la conscience divine dans l'espace et le temps (selon shrî Aurobindo) ;
3. Ronde des naissances et des morts (selon swâmî Râmdâs), réincarnations successives (selon swâmî Vivékânanda) ;
4. La vie dans le monde de la multiplicité (selon Râmana Maharshi) ;
5. Le monde (selon shrî Râmakrishna).
Cycles :
Le saṃsāra renvoie à la détermination historique du présent, en ce que le moment actuel se forme des conséquences du passé, en particulier des actes karmiques, à commencer par la pensée. Ce modèle implique une succession de cycles énonçant une détermination complexe, de nombreux facteurs coopérant : ce modèle est celui de la coproduction conditionnée. Ce terme désigne le cycle infini des renaissances. Les hommes naissent, meurent et renaissent sans cesse dans un cycle infini : le saṃsāra. Enchaîné au saṃsāra, duquel il ne peut s'échapper, l'homme souffre en vain. C'est assis sous l'arbre de l'éveil que Bouddha se remémora ses vies antérieures et qu'il prit conscience du saṃsāra. L'objectif même du bouddhisme étant la cessation de la souffrance, la pratique doit mener à un état de cessation de cette souffrance universelle, le nirvāna. C'est uniquement lorsque l'on a atteint le nirvana que l'on peut se libérer du saṃsāra. La condition dans laquelle on renaît dépend de nos vies passées et de nos actes présents, avec le phénomène du karma.